Ce que nous faisons et ou ?


Province de Salta


1 En 2004 La Croix du Sud a financé la reconstruction de la salle de classe effondrée de l’école de la communauté multiethnique (Wichi, Chorote, Nivacle (Chulupi)…) de La Estrella (Province de Salta).
Dans cette zone très reculée au bord du Pilcomayo, plusieurs familles d’ethnies diverses avaient trouvé refuge pour préserver un mode de vie traditionnel et se protéger des menaces « coloniales ». Par suite d’inondations, une des salles de l’école s’était effondrée et La Croix du Sud a financé la reconstruction et a apporté les fournitures scolaires nécessaires.

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2 En 2005 La Croix du Sud a participé à la construction du centre culturel Wichi Tewok de Cañaveral (Province de Salta). A Cañaveral près de Santa Victoria Este, sous l’impulsion de Tiluk Mendoza, chaman et artisan Wichi, le centre culturel Tewok a été construit pour défendre la culture Wichi sur ses terres ancestrales. Il abrite depuis, malgré le décès de Tiluk en 2015, une riche activité culturelle communautaire animée par la famille Mendoza.

6 Depuis 2008 La Croix du Sud accompagne la construction de maisons anti-chagas pour les familles Wichi de las Lomitas (Province de Formosa).
Pour cela nous avons construit des partenariats d’abord avec des groupes de scouts et ensuite d’étudiants de l’EM Lyon membres de l’association Solidari’terre. Il s’agit de s’inscrire dans un programme national de construction de maison de briques afin de loger des familles amérindiennes exposées à la maladie de Chagas Mazza, dans leur habitat traditionnel en pisé et branchages infestées par une punaise vectrice de la maladie. Les groupes de jeunes d’une quinzaine de personnes sont accompagnés dans la préparation de la mission, sont accueillis à Buenos Aires et à Las Lomitas où ils sont hébergés. C’est ainsi qu’une quarantaine de maisons ont été construites par près de 150 jeunes. Cet effort a permis de faire disparaître l’incidence de la maladie dans les populations concernées.

Une

7 REMINISCENCES (en préparation pour 2026) Après un siècle, les photos d’Alfred Métraux éclairent la mémoire des peuples premiers du Gran Chaco.

Projet initié et coordonné par La Croix du Sud.

Le contexte :

A l’issu de ses études d’anthropologie à Paris auprès de Paul Rivet et Marcel Mauss, le jeune Alfred Métraux retourne en Argentine où il a vécu une partie de sa jeunesse. Il est chargé, à partir de 1928, de fonder l’Institut d’ethnologie de l’Université Nationale de Tucumán qu’il dirige jusqu’en 1934. Il s’intéresse tout particulièrement aux peuples du Gran Chaco, une vaste zone semi-aride qui occupe le centre nord de l’Argentine, l’ouest du Paraguay et le sud-ouest de la Bolivie. Il y effectue plusieurs voyages à la rencontre des peuples indigènes qui y vivent encore selon leurs cultures ancestrales. En 1929, il rencontre les Ava-Guarani (Chiriguano), puis en 1932-33 les Wichi, les Qom (Toba) et les Pilaga. Il reviendra en 1939 chez les Wichi, les Qom-Toba et les Pilaga du Pilcomayo accompagné de son frère Guy. De ces diverses missions de terrain, il ramena des écrits, de multiples objets, des dessins et près de 800 photos caractérisées par leur empathie, leur humanisme et leur beauté. Ces photos sont conservées au musée du Quai Branly de Paris mais, méconnues, elles pâtissent d’un manque de contextualisation (lieux, peuples et activités photographiées).

Dans les années 30, le Gran Chaco était une zone frontière assez inaccessible et en voie de « colonisation » par l’Argentine, le Paraguay et la Bolivie. Cette prise de pocession du territoire sera facilitée par la construction du chemin de fer Embarcacion-Formosa. Cela donnera lieu à de nombreux affrontements entre les peuples indigènes, les colons et les militaires argentins. Il y eut des massacres et même des génocides. Métraux, en arrivant dans le Gran Chaco, découvre des populations au mode de vie semi-nomade de chasseurs-pêcheurs-cueilleurs et aux cultures encore relativement préservées. Il se désole de l’impact négatif de la « colonisation » facteur de destruction des milieux, de maladies et d’acculturation et il pense, avec désarroi, assister à l’agonie de ces petites sociétés qu’il décrit et photographie avec passion et empathie. Cet attachement aux peuples du Gran Chaco durera tout au long de sa vie.

Alfred Métraux se trompait sur une chose, loin de disparaître, ces peuples sont encore bien vivants, il est vrai sédentarisés sur une portion congrue de leurs terres ancestrales ou disséminés dans la périphérie des grandes villes d’Argentines. Ils ont perdu l’essentiel de leurs espaces de nomadisme, et une bonne partie de leur mode de vie. Ils ont su néanmoins survivre comme peuples, garder leurs langues, leurs cultures et une farouche volonté d’exister au sein de la société argentine contemporaine alors même qu’ils y vivent dans la marginalité d’une extrême pauvreté et que l’actuel gouvernement leur nie les droits que leur accorde l’ONU.

La naissance du projet :

Lors d’un voyage organisé en 2023 par La Croix du Sud, Oscar Talero, responsable de la communauté Qom-Toba de Rosario, a pu visiter le musée du Quai Branly et a été reçu par les équipes du musée. A cette occasion les équipes de La Croix du Sud lui ont fait découvrir l’important fonds photographique Alfred Métraux concernant les peuples du Gran Chaco. Il a été impacté par celles-ci et a tout de suite pensé que la diffusion de ces photos au sein des communautés d’aujourd’hui pourrait étayer leur travail de mémoire. Il a demandé à La Croix du Sud d’initier un projet dans ce sens. Un échantillon des photos suit.

Le Projet 2026 :

On ne peut vivre pleinement le présent qu’à la lumière du passé. Les peuples du Gran Chaco transmettent cette mémoire oralement et aussi, plus récemment, par des travaux de compilation de récits tels que « Memorias del Gran Chaco ». L’histoire officielle, rédigée d’un point de vue « colonial », leur est extrêmement défavorable alors que les écrits ethnographiques leurs restent assez inaccessibles compte tenu du fossé culturel. Les documents photographiques, comme les dessins, sont d’accès et de compréhension directs qui facilite leur « lecture » par tous et permet aussi leur contextualisation (lieux, peuples, personnes, activités, objets.). Ainsi pourra t‘on éclairer le présent à travers des images du passé pour susciter des réminiscences.

Le projet ambitionne, après presque un siècle, de montrer aux peuples Pilaga, Wichi, Qom-Toba et Nivakle les photos prises par Alfred Métraux dans les années 30 afin de réveiller une part de mémoire des peuples du Gran Chaco. Concrètement, sur chacun des sites retenus en liaison avec les responsables communautaires l’équipe séjournera de 2 à 4 jours. Le premier soir les photos seront projeté sur écran à la population réunie pour susciter des réactions et aussi des candidatures pour un approfondissement en petits groupes par la suite afin d’avancer sur la contextualisation des photos. En parallèle, il sera aussi proposé à la population une activité photographique pour mettre en résonnance la réalité d’aujourd’hui avec les photos du passé. Un large échantillon des photos sera laissé sur place à l’issu du séjour.

Cela donnera l’opportunité d’actualiser les données ethnographiques en « légendant » les photos. C’est un projet humain à vocation scientifique et artistique qui sera réaliser sur le terrain directement auprès des populations concernées. Il inclura la réalisation d’un documentaire, d’un livre et d’un projet artistique centré sur ces rencontres.

Le Préprojet 2024-2025 :

En septembre 2024, le musée du Quai Branly a été informé du projet et nous a indiqué qu’un partenariat pourrait s’établir à la demande des peuples concernés.

Ce même mois, La Croix du Sud a rencontré à Paris Alberto Preci, membre du CNRS et chercheur associé à l’université Paris 1 Panthéon Sorbonne. Il a confirmé la pertinence et la faisabilité du projet et nous a mis en contact avec les membres d’un groupe d’anthropologues argentins spécialisés membres du CONICET.

Des rencontres ont eu lieu en Argentine en décembre 2024 avec, Rodrigo Montani, Marco Flamini et Cécilia Gomez. Ils ont confirmé l’avis d’Alberto Preci et se sont dit prêts à soutenir et à l’accompagner le projet.

Un repérage de terrain a été mené en mars 2025 pour formaliser les demandes des responsables communautaires indigènes afin d’obtenir la collaboration du musée du Quai Branly et un financement suffisant pour que le projet puisse se dérouler en 2026. L’équipe de La Croix du Sud a parcouru le Gran Chaco pour se rendre sur les principaux lieux visités par Alfred Métraux durant ses missions. Nous avons recruter des contacts sur place afin d’assurer la logistique et l’organisation pratique de la mission en 2026. Nous avons formalisé les demandes écrites des responsables communautaires indigènes adressées au musée du Quai Branly.

Nous avons rencontrer dans la province de Formosa le Dr Lucia Dri et l’association APCD qui accompagnes les communautés indigènes. Dans la province de Salta avons vu les responsables d’ASOCIANA, une ONG anglicane dirigée par Cristóbal Wallis, et ceux de l’association catholique TEPEYAK. Nous avons pu aussi compter sur le réseau des anthropologues argentins et français associés au projet. Nous avons pris contact avec toutes les organisations de terrain reconnues qui se sont présentées à nous à l’exception des institutions politiques argentines fédérales ou provinciales par volonté de neutralité en cette période difficile que traverse l’Argentine et plus particulièrement les communautés indigènes.

Nous avons débuté notre périple par Tucuman, ville d’où Alfred Métraux partait en expédition dans le Chaco et ensuite, cette tournée nous a conduit sur ses traces (cf. la carte ci-après) à l’exceptions de Santa Victoria Este où La Croix du Sud a accompagné son premier projet en 2004.

Nous sommes revenus avec une sélection de site pertinent où la mission pourra se dérouler en 2026 dans les meilleures conditions.


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